Arian Manchego et le plaisir de s’engager dans la communauté de grimpe

Arrivé au Québec il y a vingt ans, Arian Manchego est un passionné d’escalade. Il adore les journées de grimpe, mais il prend également beaucoup de plaisir à développer les sites et les aménager afin d’en faire profiter tous les adeptes.

Rencontre inspirante avec un bénévole engagé qui a à cœur le bien-être de sa communauté.

 

Parlez-moi de vous et de la façon dont vous avez commencé à vous impliquer au sein de la communauté d’escalade au Québec. 

Je suis originaire du Pérou et je grimpe depuis 36 ans. Je suis arrivé au Québec il y a 20 ans parce que j’ai marié une fille de Pont-Rouge. J’avais déjà 16 ans d’expérience en grimpe avant d’arriver, mais c’est vraiment ici que j’ai fait le plus de travail d’ouverture et que je me suis le plus impliqué bénévolement.

À mon arrivée, je suis vite devenu ami avec Yannick Girard, un grimpeur assez reconnu. Il m’a montré des falaises qui avaient beaucoup de potentiel et qui étaient peu développées.

Vous avez développé plusieurs sites et ouvert plusieurs voies. Quel projet est le plus mémorable pour vous ?

Le site le plus populaire que nous avons développé s’appelle le Lac Long, dans la municipalité de Saint-Alban. À ce moment, le parc n’était pas très organisé et la falaise, très méconnue.

Elle était sur un terrain privé et comme beaucoup d’autres falaises, nous vivions des problèmes d’accès. En 2008, nous avons entamé un processus qui a duré six mois, durant lequel nous avons fait une collecte de fonds, acheté la falaise et nous l’avons donnée à la municipalité. C’est un beau projet que j’ai chapeauté et dont je suis très fier, et énormément de gens y ont participé. C’est une des pièces maîtresses de ce qui est éventuellement devenu le parc régional.  Aujourd’hui, il y a plus de 125 voies et le site est assez populaire.

Qu’est-ce qui vous motive et vous pousse à vous engager au sein de la communauté ?

J’ai grandi en Californie où il y a beaucoup d’espaces ouverts et de terrains publics, par rapport à ici où il y a plus de terrains privés et de fermetures. On dirait que c’est de nature humaine d’acheter une parcelle de terre et de mettre une clôture pour empêcher les gens d’y entrer. Je considère très important, surtout pour les jeunes, qu’il y ait des places sans clôture où ils peuvent aller respirer et juste être bien.

J’ai souvent profité du travail des autres dans mes journées de grimpe, donc je fais mon petit bout pour que d’autres puissent en profiter à leur tour, et peut-être que ceux-ci feront de même.

Qu’est-ce que l’escalade représente dans votre vie ?

Pour moi, c’est une occasion d’aller avec quelques amis, nous organiser et passer une belle journée. La grimpe, c’est quand même difficile, il y a des défis et des risques, donc chaque journée de grimpe est une réussite personnelle.

Qu’est-ce que l’entretien d’une voie exactement et pourquoi vous y intéressez-vous ?

Mises à part les grosses corvées, il y a toujours de petits travaux à faire tout au long de l’année. On nettoie un peu de roches, on aide des amis à installer des relais, donc c’est en continu. Quand tu en fais assez, tu y prends goût, ça devient comme une méditation. C’est aussi riche comme journée qu’une journée de grimpe. Tu vas avec des amis, tu rigoles, tu fais les travaux et ensuite, tu vas te baigner. C’est vraiment merveilleux!

Au début, je le faisais vraiment pour aider le suivant. Mais si c’est la seule raison pour laquelle tu le fais, tu vas vite te décourager parce qu’il y a beaucoup de gens qui vont juste passer à côté de toi et te féliciter, mais qui ne vont jamais lever le doigt pour aider. J’ai donc appris la valeur d’une journée de corvées, le sentiment d’accomplissement là-dedans et le bien que ça nous apporte de travailler. À partir de ce moment, les corvées elles-mêmes deviennent aussi plaisantes que la grimpe.

Ça fait assez longtemps que vous faites partie de la communauté de la FQME. Selon vous, qu’est-ce qu’elle a le plus apporté au monde de la grimpe durant ses 50 ans d’existence ?

La FQME nous a apporté un sport qui nous ressemble. Elle nous aide tout simplement, sans nous imposer de conditions. La fédération nous a apporté la liberté d’enrichir notre patrimoine, mais aussi la crédibilité envers tous les organismes extérieurs, le gouvernement et les médias. Elle nous amène une structure, mais pas de rigidité.

Il y a 50 ans, quand la FQME a été créée, l’escalade était loin de ressembler à ce qu’elle est aujourd’hui. Le bloc n’était pas une discipline très pratiquée. L’escalade sportive n’était pas encore populaire. Donc la fédération a su exister et fleurir malgré tous les changements au sport. Si elle avait été un organisme qui essayait de s’imposer, elle aurait tout simplement crevé et disparu.

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