Paul Laperrière est un vrai passionné d’escalade. Il grimpe lui-même depuis l’âge de 9 ans et il a commencé à enseigner cette discipline en 1975. Même après toutes ces années, une chose est sûre : il ne chôme pas et sa passion ne cesse de grandir. Juge dans des compétitions internationales, membre du Comité international des compétitions d’escalade (CICE), fondateur de l’école québécoise d’escalade Passe-Montagne, il a porté différents chapeaux au cours de sa carrière et il continue de s’investir autant pour cette discipline qu’il adore.
C’est d’ailleurs sans hésiter qu’il a répondu à l’appel d’Andre Castillo, une grimpeuse reconnue qui développe des sites un peu partout en Amérique du Sud. Elle lui a demandé de mettre sur pied un nouveau site d’escalade pour la compétition Warmikuna Rockfest – Festival Feminino de Escalada, qui aura lieu au début du mois de décembre, à Cojitambo, en Équateur.
« C’est avec plaisir que j’ai accepté son offre! Je partirai en novembre prochain pour trois semaines afin de former les gens ainsi que leur montrer comment équiper et travailler sur de nouvelles voies, tout en préparant le festival féminin. J’ai très hâte! » raconte Paul Laperrière.
Après ses trois semaines en Équateur, Paul Laperrière se dirigera alors vers Cuba, comme il le fait depuis environ vingt ans, où il est connu pour être « l’un des pères de l’escalade ». Il travaillera à ouvrir des voies, organiser des compétitions et développer de nouveaux secteurs.
Cuba fait d’ailleurs maintenant partie des destinations prisées et attire des grimpeurs de partout dans le monde. « C’est tellement beau! Le potentiel de Cuba au niveau de l’escalade est énorme et le style d’escalade qu’on y retrouve est complètement différent de celui d’ici. J’aime beaucoup le genre de roches qu’il y a là-bas », explique Paul Laperrière.
Et chaque printemps, il revient dans la Belle Province avec encore plus d’expérience et toujours autant de motivation. « J’y vais surtout pour le plaisir, mais c’est sûr que ça me permet aussi de voir ce qui se fait ailleurs comme techniques et de me garder actif et à jour, en plus d’aider les Cubains. »
Une évolution importante au fil des ans
Quand il pense au chemin parcouru depuis tant d’années, il est fier de voir que tout le travail et les efforts faits pour développer l’escalade portent finalement leurs fruits. « En 1989, on parlait déjà d’amener l’escalade aux Jeux olympiques et on savait que le chemin allait être long parce qu’il fallait qu’il y ait un certain nombre de fédérations et que ce soit structuré. »
Fondateur de l’école Passe-Montagne, il se souvient avoir travaillé très fort avec son équipe pour essayer de vendre des murs, des prises et développer le marché. « Il fallait se battre pour essayer de vendre les premiers murs d’escalade, en 1989, au Québec. Le premier, nous l’avons même donné à l’Université de Montréal », se souvient-il.
« Nous n’avons plus besoin de vendre l’escalade autant. Au départ, nous étions là pour défoncer et ouvrir les portes. Maintenant, c’est acquis et l’escalade est tendance et populaire. C’est l’fun de voir l’évolution au fil des ans. »
Depuis qu’il a vendu son entreprise de fabrication de murs et de prises d’escalade il y a onze ans, il a renoué avec sa passion première : la grimpe. « Plus la compagnie grossissait, plus je passais de temps en bureau, et moins dehors. Maintenant, j’enseigne pratiquement six mois par année dehors. J’aime beaucoup enseigner, ça me permet de partager mes connaissances et ma passion. »
À travers toutes ses expériences à l’international, il considère que chacune d’elles a été spéciale et importante pour lui. Ses déplacements dans le sud de la France pour des compétitions, ses vingt dernières années de travail à Cuba, ses voyages dans l’Arctique et dans le Nord-du-Québec ainsi que les nombreuses voies qu’il a développées à Val-David sont toutes des expériences gravées dans sa mémoire.
« Chacune des voies que tu ouvres est difficile et marquante. Dire qu’un projet est plus spécial que les autres, ce n’est pas possible. J’ai fait beaucoup de choses différentes, mais ce sont toutes des expériences que j’ai aimées », conclut-il.