Devenir aménagiste/ ouvreur-équipeur, ouvreuse-équipeuse

Devenir aménagiste/ ouvreur-équipeur, ouvreuse-équipeuse

Le développement des sites d’escalade extérieurs ne pourrait se faire sans nos nombreux bénévoles qui se donnent corps et âmes pendant de longues heures, journées et même années à développer et aménager les sites que vous connaissez. Devenir aménagiste/ouvreur-équipeur et ouvreuse-équipeuse est une réelle vocation. On souhaite donc commencer par remercier toutes les personnes qui s’impliquent et qui rendent accessibles de majestueux sites pour une communauté de grimpeuses et grimpeurs passionnés partout à travers notre belle province.

Cet article expliquera les différentes étapes qui mènent à devenir aménagiste, ouvreur-équipeur et ouvreuse-équipeuse. Notre objectif n’est pas nécessairement de décourager, mais bien de faire un portrait réaliste de la situation pour que les bénévoles qui décident de se lancer dans l’aventure le fassent en connaissance de cause.

Dans quoi je m’embarque à devenir bénévole pour les sites d’escalade?

L’aménagement d’un site d’escalade, c’est complexe! Comme on dit par chez nous : «les bolts, ça ne pousse pas sur une paroi!» Derrière le site d’escalade nouvellement accessible dans ta région, il y a tout un processus. De sa découverte à son ouverture, il y a parfois des années de travail. L’autorisation des propriétaires pour aménager la falaise est la première étape, mais la partie est loin d’être gagnée. Il faut ensuite rassembler les ressources, trouver des bénévoles compétents et organiser le travail, en plus de trouver des moyens afin de financer le projet en s’assurant d’avoir toutes les autorisations nécessaires. C’est rarement un chemin facile et souvent, ça demande de négocier avec un paquet d’acteurs : du pionnier local, au club d’escalade régional en passant par la Fédé, les propriétaires terriens, les municipalités, les parcs et même le gouvernement… Ouf, essoufflé? C’est effectivement la réalité ; il y a de bonnes chances que ça n’avance pas à la vitesse souhaitée et ça pourrait prendre des années avant de voir les milliers de grimpeurs s’amuser sur un nouveau site. Par chance, plusieurs piliers nous ont débroussaillé le chemin. La Fédération a plus de 50 ans d’expérience afin de t’épauler dans ton projet et l’engouement pour l’escalade offre une belle visibilité à notre sport en ce moment.

Par où commencer pour devenir bénévole sur les sites d’escalade?

Ta fédération t’encourage à venir contribuer au développement de l’escalade, mais t’encourage d’abord à te former pour connaître les rudiments de l’aménagement d’un site avant de te lancer. Malgré toutes les bonnes volontés derrière ton envie de t’impliquer, il est important de rassembler la communauté vers une vision commune, de travailler ensemble dans la même direction et de nous assurer de la qualité et de la sécurité des infrastructures. En plus d’acquérir des compétences et de vivre des expériences d’aventures avec une communauté encordée serrée, en suivant notre formation, tu deviendras un ou une porte-parole qui assurera la pérennité de tout ce qui a été construit jusqu’à maintenant. C’est toute une responsabilité, mais tu découvriras que lorsqu’on se joint à ce milieu, on s’y attache rapidement et on est vite conquis et conquise par toute l’énergie déployée.

Quelles sont les étapes pour devenir ouvreuse-équipeuse ou ouvreur-équipeur ?

Ce qu’on souhaite offrir tout d’abord est un environnement sécuritaire pour apprendre et t’aider à progresser. On veut investir en toi si tu es prête ou prêt à t’impliquer dans la communauté et ta région. On ne se le cachera pas, le bénévolat fait partie de la culture de l’escalade et sans les nombreux bénévoles qui y contribuent, la grimpe au Québec ne serait pas rendue où elle est. Pour qu’on se comprenne : «Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin».

Dans un premier temps, tu devras investir de l’argent dans ta formation. Effectivement, même si on réussit à aller chercher plein de subventions et qu’on est toujours à la recherche de moyens pour t’offrir des ressources et de beaux sites, il faudra que tu payes pour ton équipement de sécurité et que tu fournisses toi-même certains outils pour l’aménagement des sites.

Dans un deuxième temps, il faudrait que tu te formes. Tu souhaites peut-être contribuer rapidement, mais acquérir des compétences techniques est la barrière à l’entrée de notre beau sport, surtout comme aménagiste ou OÉ. Même si tu sais faire ton prussik en 10 secondes, ça prend une bonne expérience de grimpe en général, car avec le temps tu comprendras que quand on grimpe/aménage on fait face à toutes sortes de situations et qu’il faut être prêts et prêtes à faire face à toutes sortes de risques et à savoir les gérer. Il se peut que tu n’aies pas suffisamment d’expérience en escalade pour suivre ta formation d’aménagiste ou d’ouvreuse-équipeuse ou d’ouvreur-équipeur cette année. Le meilleur conseil qu’on peut te donner est de persévérer, de te joindre au volet 1 (aménagiste), de poursuivre tes formations avec une école reconnue, de grimper, grimper et grimper… et surtout de continuer à t’impliquer dans ton milieu. Plus tu vivras des scénarios dehors, plus tu sauras répondre à des situations d’urgence et te sortir de là indemne! On aimerait bien prendre tout le monde, mais réalistement on ne peut pas. Pourquoi? Parce qu’il faut un niveau d’expérience minimale pour que les participants suivent le rythme de la formation et qu’ils soient en mesure d’appliquer les techniques apprises. Il y a des critères pour nous assurer que tous les candidats ont un niveau équivalent en fonction de la matière qui sera enseignée. Tous les critères sont mentionnés sur la page de la formation ICI. Ça prend un certain niveau d’expérience et tu sais comme moi, toute une tête pour t’engager dans une voie. Imagine en développer une! Pense aussi à toute la responsabilité de s’assurer de ta sécurité et celle des autres. Alors, s.t.p., si tu reçois une réponse de notre part te refusant l’accès au volet 2 (ouvreur-équipeur et ouvreuse-équipeuse), dis-toi que ce n’est que partie remise et continue de t’impliquer autrement, le temps de gagner l’expérience nécessaire.

Dans un troisième temps, une fois que tu auras fait ta formation, peu importe le volet, tu seras invité à mettre en pratique les compétences apprises. Pour obtenir ton brevet officiellement, tu devras passer à travers une évaluation technique. Pour ça, tu dois aller sur le terrain et te mettre au travail. Pour passer à travers le processus et bien faire les choses, joins-toi à la communauté, implique-toi, va travailler avec d’autres, participe à des corvées, demande de l’aide et de la rétroaction sur ton travail. Attends-toi à investir beaucoup de temps et d’énergie, à te trouver des mentors et mentores, à faire de la formation continue et à brosser au lieu de grimper! Parce qu’en réalité, tu verras que devenir OÉ, c’est une vocation; ça demande beaucoup de travail et même parfois de sacrifices. On travaille fort à la fédé pour mettre en place tout ce dont tu as besoin pour devenir le prochain Fritz du Québec, mais donne-toi du temps, ça s’en vient!

Quelles sont mes responsabilité en temps qu’ouvreur-équipeur et ouvreuse-équipeuse, afin d’assurer la pérennité de l’escalade au Québec ?

Pour terminer, devenir OÉ, c’est bien plus qu’avoir accès à du matériel « gratuit » pour équiper ton projet. On doit le financer ce matériel et sans les clubs et acteurs régionaux qui nous aident à trouver des subventions, il se peut fort bien que tu doives payer pour équiper! On a donc besoin que tu participes à t’impliquer avec nous à trouver des moyens pour financer ton projet. Ouvrir un site d’escalade c’est beaucoup plus complexe que ce que l’on pense! Chaque club d’escalade et acteur régional ont leur mot à dire et ont leur propre réalité et vision dans leur région. Dans le plus grand des respects, ta fédération travaille de concert avec eux et souhaite que tu fasses pareil. Pourquoi? La fédération fait face à un enjeu important : la gestion de sa croissance! Avec plus de 180 sites d’escalade de roche et de glace, nous faisons face à un énorme réseau à entretenir partout à travers la province. Sans les nombreux acteurs, qu’ils soient impliqués dans un club d’escalade ou non, nous ne serions pas rendus où nous sommes. Puisque nous sommes l’organisme national reconnu par le gouvernement qui encadre le sport, il y a une série d’exigences, d’expertises, d’enjeux de sécurité et de responsabilités à laquelle nous nous devons de répondre. Crois-moi, pour tout ce qui se passe au Québec, ta fédé sera impliquée comme concertante, de près ou de loin. Que ce soit avec des parcs, le gouvernement ou des parties prenantes privées, toi aussi tu en fais partie. Nous sommes tous tenus responsables de nous assurer de la pérennité et de la sécurité pour pratiquer notre sport.

Alors, si tu es prêt et curieux ou prête et curieuse, que tu es conscient ou consciente de ta responsabilité, et que tu souhaites t’engager, implique-toi et viens marcher avec nous. Tu feras partie d’une communauté rassembleuse qui participe à la concrétisation d’une vision commune!

Inscris-toi par ici : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSd8jj-IP3Y7oBn68svEm-kfPz1yqB5uJ0ZoG5LyU3nlxP-8dA/viewform

Passionnément,

– L’équipe de développement des sites à la Fédé

Articles similaires

Escalade

Pourquoi être membre de clubs régionaux?

Les clubs régionaux ont pour mission d’offrir à leurs membres des activités reliées à la montagne et leur permettre de pratiquer sur des sites sécuritaires. Ils organisent des évènements, des
Read More »